L’écorce

nicher au cœur de l’étang un océan avec sa houle, ses barrières de coraux, ses fonds abyssaux
nous trouverons l’espace qu’il faut
le clapotement des vagues sur la rive
un jardin de roseaux
l’épave d’un navire antique
des narvals au milieu des fleurs de lotus se pourchassent
la marée soulève l’eau de la rivière, la crue affole les canards, caresse un phare centenaire
cherchons encore
nous pouvons nous y retrouver
loin des fonts baptismaux
plus profond en son sein
pour réessayer de naître
un gémissement
une respiration
des chuchotis
des bruissements
un cyclone enveloppé de brises
couche sur couche
une taie de vent, mille kilomètres heure environ
des rafales fiévreuses
le tumulte et l’effleurement
faut-il choisir ou se glisser
la tornade qui emporte les cétacés, les navires amarrés, les embarcadères
soyons alors des éléphants de mer
avachis sur des atolls

se déchirer, se remplir
s’isoler
mammifère
se frotter à la coupure

emmène-moi maintenant
toute la savane au centre du champ
toute la toundra sous la jachère
allons les traverser sous un filet de pluie
un orage en la bruine mêlée se déverse sur nos étendues charnières
choisissons l’humidité
la percussion des gouttes, les explosions, les pleurs
aimons les écarts et les barricades
le mouvement à l’intérieur du mouvement
les spirales et la rotation
sous les côtes en nos torses la foule des grands évènements, les foires à bestiaux
les stades remplis
ça grouille, se multiplie, étouffe et se renouvelle
nous sommes la vie
nous sommes en vie
se développent en nous toutes les galaxies
le big bang et notre extinction
la lactescence des planètes
les deuils que la bourrasque efface
des cercueils dont le bois s’émiette
des racines noueuses qui se nourrissent des cendres
des feuilles vertes, roses, orange ou rouges
des bourgeons
le noyau
et repartir à la découverte

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